Sollicité par un influenceur bordelais, Gerard Lopez s’intéresse au club alors qu’il est en situation de cessation de paiement. Soutenu par les Ultramarines, il rachète donc les Girondins de Bordeaux le 23 juillet 2021.

Gérard Lopez a toutes les caractéristiques du Golden Boy touche à tout. Il doit l’essentiel de sa fortune à un coup de poker magistral, quand il est un des premiers à investir dans Skype avant de revendre la startup à eBay en 2005 pour 3,2 milliards de dollars.

Gérard Lopez, c’est le milliardaire geek, cool, en jeans t-shirt et casquette de baseball. Il a une allure bonhomme, il est sympa. C’est un séducteur. Ce n’est pas un repoussoir en costard cravate méprisant comme pouvait l’être Longuepée.

En 2015, il fonde et préside Nekton (dont le siège opérationnel est à Dubaï), une entreprise d’investissement et de courtage dans le domaine de l’énergie qui devient propriétaire à 50% de Rise Capital, qui gère les investissements dans les infrastructures de la péninsule russe de Yamal, la plus grande réserve mondiale de gaz.

L’empire de Gérard Lopez est tentaculaire, il investit dans toutes les directions : énergie, tech, cryptos et sport.

Gérard Lopez, c’est aussi l’ancien patron de l’écurie de Formule 1 Lotus qu’il rachète en 2009. L’histoire de Lopez en Formule 1 se termine en 2015. Endetté à hauteur de 130 millions d’euros il parvient à rembourser les actionnaires grâce à plusieurs montages financiers, mais acculé, il doit céder 90% de ses parts de l’écurie à Renault pour 1€ symbolique. Renault lui rachète les 10% restants debut 2022 pour 10 M$.

Lopez devient ensuite propriétaire du LOSC en janvier 2017. Il met en place une stratégie financière basée sur le trading de joueurs mais la crise sanitaire et le défaut de paiement des droits TV en 2020 perturbent le projet. En décembre 2020, Gérard Lopez est contraint de vendre par son principal créancier, le fonds américain Elliott Management. En cause : une dette de 120 millions d’euros empruntés pour l’achat, non remboursée.

Gérard Lopez rachète le club belge du Royal Excelsior Mouscron en juillet 2020, pour en faire un club filiale du LOSC, qu’il détient encore à l’époque. Il conserve le club Belge malgré la vente du club nordiste, mais pas pour longtemps. Relégué en seconde division, le club est déclaré en faillite le 31 mai 2022

En 2020, il a aussi misé sur Boavista au Portugal en rachetant 50,78% des parts du club basé à Porto. Ce club se trouve lui-même dans une situation financière désastreuse et a connu des problèmes de retard dans le paiement des salaires des joueurs et autres employés. Il accumule les procès pour non paiement de primes, transferts et commissions. Les dettes salariales auraient été apurées début 2024.

Gérard Lopez est également mis en examen pour différentes malversations par la justice du Luxembourg. Sa société Gravity Sports Management est cité dans les Panama Papers. Il est également cité dans les Football Leaks pour le rachat du LOSC, via des flux financiers transitant par les Iles Vierges Britanniques, figurant sur la liste noire des paradis fiscaux.

En 2019, Médiapart révèle que Gérard Lopez et son associé Marc Ingla, ont servi de couverture à un fonds secret de Manchester City financé via les îles Caïmans, afin de permettre au club anglais d’investir secrètement dans des joueurs sud-américains en contournant la réglementation.

En juillet 2021, Gérard Lopez reprend donc les Girondins en L1, lorsque le club est placé en cessation de paiement suite au désengagement de KingStreet.

Il n’empêchera pas la relégation sportive à l’issue de la saison 2021-2022. Visant la remontée immédiate, le club s’effondre à 3 journées de la fin et échoue, ruinant le business plan basé sur la montée directe.
La saison 2023-2024 en L2 est cauchemardesque, minée par des erreurs de casting dramatiques.

Le club n’arrive pas à se sortir du ventre mou, sans perspective de montée en L1. Il n’y a plus d’argent, des fournisseurs ne sont plus payés. Ce qui tenait encore debout s’effondre.

En juin 2024, on parle d’un refinancement par de la dette, puis après une première audition DNCG, on apprend que Fenway Sports Group (Liverpool) est en pourparlers pour acheter le club. Avant que cette nouvelle hypothèse ne s’effondre à nouveau au bout d’une semaine

La DNCG rétrograde les Girondins de Bordeaux en National 1. Le club ne fera pas appel de cette décision, préparant un dépôt de bilan, en vue de mettre en place un redressement judiciaire permettant d’apurer la masse salariale et un grande partie des dettes.

Absent du club la plupart du temps, sa présidence est jalonnée d’erreurs de casting impardonnables. Pire, Mediapart s’est également procuré des documents accablants sur la gestion financière du Football club des Girondins de Bordeaux par Gérard Lopez : Commissions juteuses, intérêts faramineux versés aux associés, et dettes toujours remises à plus tard …