
Jean-Louis Triaud
Jean-Louis Triaud, c’est le boss, le tôlier du club pendant plus de 20 ans, entre 1996 et 2017. C’est aussi 2 titres de Champion de France en 1999 et en 2009
Triaud, c’est la bourgeoisie bordelaise incarnée. Des études en dilettante, une rencontre avec Nicolas de Tavernost à Sciences-Po et un beau mariage avec l’héritière des vignobles Henri Martin, dont le fleuron est le Château Gloria, à Saint-Julien-Beychevelle
Patron des Girondins depuis 1996, il règne sur le club avec une poigne de fer dans un gant de velours. Mais il ne faut pas se laisser berner par son sourire de vieux renard, Triaud, c’est un requin dans l’aquarium du foot français.

Les Girondins de Bordeaux sous Triaud, c’est les montagnes russes. Des hauts, des bas, des titres, des fiascos, des recrutements de stars, mais encore plus de boulets.
Jean-Louis Triaud, aime la lumière, mais il sait aussi jouer dans l’ombre. Les transferts mystérieux, les négociations secrètes, la filière brésilienne, c’est son terrain de jeu. Et les supporters ? Ils l’aiment et le détestent à la fois. Parce qu’ils savent que sans lui, les Girondins, ça n’aurait pas été pareil. Mais ils savent aussi que ce mec, il pourrait les vendre pour un bon coup de pub.
Jean-Louis Triaud, c’est le gars qui respire le vieux Bordeaux, mais c’est aussi le bras armé de son vieux copain propriétaire du club, Nicolas de Tavernost. Un vieux lion dans une jungle de jeunes loups. Il a du flair, de la ruse, mais aussi une sacrée dose d’arrogance. Oui, Triaud est atypique…

Un homme de passion avant tout, avec ses défauts et ses qualités, ses rapports fluctuants avec les supporters, sa communication insupportable pour les uns, authentique pour les autres quand il leur taxe des clopes, aux rambardes du centre d’entraînement.
Les Girondins et leurs supporters doivent beaucoup à Jean-Louis Triaud. Enfin, de 1996 à 2010. Deux titres de champions, la C1, une Coupe de la Ligue. Et des équipes magnifiques, Zidane, Liza, Gourcuff, Wiltord, Micoud, Cavenaghi, Wendel, Laslandes … et tant d’autres
Mais, à compter de 2011, ça devient compliqué. La gestion « paternaliste » façon Gervais Martel ou Guy Roux … ça ne fonctionne plus vraiment.
Les qualifications en C1 aiguisent les appétits des joueurs en terme de salaires. Triaud cède, de peur de les voir partir libres comme ce fut le cas pour Chamakh. Il revalorise, il prolonge les contrats, même ceux des joueurs âgés ou insignifiants. C’est ainsi que l’on observe nos joueurs vieillissant attendre paisiblement leur fin de contrat (royal) en tribunes
Triaud, il a aussi le coeur sur la main. Après-tout, il s’en fout un peu, il ne joue pas avec son argent. Triaud embauche des dizaines de « bons gars ». Les Girondins iront jusqu’à compter 350 salariés permanents. Des anciens joueurs, des copains… il multiplie aussi les contrats de sous-traitance et de partenariats.

Mais ça commence à piquer du coté des comptes d’exploitation. Le déficit d’exploitation s’installe et perdure. Comme on est à Bordeaux, entre amis, on ne fait pas de scandale. On s’arrange autour d’une bouteille de Gloria. Tavernost et M6 lâchent une rallonge de 8 à 12 Millions d’euros tous les ans.
Triaud n’arrive pas à redresser les comptes. Les résultats sportifs déclinent eux-aussi. On est loin du Bordeaux des années 2008-2010. La puissance de Tavernost ne suffit plus à le protéger. Les actionnaires de M6 s’insurgent : ils ne veulent plus voir leurs bénéfices renflouer les Girondins tous les ans. Jean-Louis Triaud est exfiltré de la présidence des Girondins en mars 2017, remplacé par un illustre inconnu : Stéphane Martin, qui a fait toute sa carrière dans le monde bancaire.